L'évolution du sommeil au cours de la vie

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L’organisation des rythmes veille-sommeil va être amenée à évoluer au cours de la vie. Certaines caractéristiques vont changer en fonction de l’âge de l’individu, notamment le temps d’endormissement, la proportion de sommeil léger et de sommeil lent, ou encore les réveils nocturnes.

Le sommeil du bébé à l’adolescent

Le sommeil du bébé

Le sommeil du nourrisson se compose du sommeil calme et du sommeil agité. Le sommeil calme, équivalent au sommeil lent et profond de l’adulte, est un état de repos dans lequel le nouveau-né est immobile, sans aucun mouvement corporel. La respiration de ce dernier est lente et ses battements de cœur réguliers. Le sommeil calme n’est interrompu par aucun réveil et dure une vingtaine de minutes.

Le sommeil agité peut s’assimiler au sommeil paradoxal. Il se caractérise par une série de mouvements corporels, notamment au niveau des doigts et des orteils. Le visage est très expressif et permet de distinguer de nombreuses émotions comme la joie, la peur, la colère ou la surprise. Le rythme cardiaque s’accélère, devenant moins régulier tout comme la respiration. Cet état de sommeil dure en moyenne 25 minutes.

Le sommeil du bébé est très important car les différentes étapes de l’organisation du sommeil ont lieu vers l’âge de 3 mois. En effet, le sommeil calme du bébé va laisser place au sommeil lent et profond, première caractéristique du sommeil de l’adulte. Ce sommeil lent va représenter 55% du temps de sommeil du bébé.

Le sommeil de l’enfant

Il est nécessaire d’être vigilant quant au sommeil de l’enfant, car celui-ci va jouer un rôle primordial dans la maturation du système nerveux et de sa croissance.
Entre l’âge de 3 et 4 ans, il a été démontré que 30% des enfants présentent des problèmes de sommeil et notamment des difficultés d’endormissement et de réveils réguliers. Ceci s’explique notamment par le fait que ces enfants n’ont jamais appris à s’endormir seul.

Chaque enfant possède son propre rythme de sommeil, il est important de repérer les signes de fatigue qui annoncent le moment opportun pour se coucher : bâillement, frottement des yeux…

Entre 4 et 12 ans, l’enfant est très vigilant durant la journée et voit son temps de sommeil diminuer en passant d’environ 13 heures pour un enfant de 4 ans, à 11h pour en enfant de 6 à 12 ans. Cela s’explique par la disparition des siestes, et par un retard progressif de l’heure du coucher. 

Le sommeil de l’adolescent

Le sommeil de l’adolescent va se stabiliser autour de 8 à 9h par nuit. Durant cette période, le sommeil lent profond devient moins présent, laissant place à un sommeil plus léger dans la première partie de la nuit et à de grandes difficultés d’endormissement.

Les habitudes des jeunes entre 14 et 18 ans ne permettent souvent pas un sommeil réparateur. En effet, une étude réalisée par le réseau Morphée a démontré que plus de 50% des collégiens regardent la télévision plus d’une heure avant d’aller dormir, et près de 74% se connectent sur leur smartphone pendant la nuit. Ces pratiques vont à l’encontre d’un sommeil de qualité, la lumière des écrans augmentant le niveau d’éveil et retardant l’endormissement. Les dettes de sommeil accumulées peuvent par la suite générer des troubles de l’attention et de l’apprentissage car la mémorisation se fait lors du sommeil paradoxal.

Le sommeil de l’adulte

Tout comme l’enfant et l’adolescent, le sommeil de l’adulte va être divisé en plusieurs cycles répétitifs d’environ 90 minutes. Ces cycles sont composés de deux phases : le sommeil paradoxal et lent profond, et permettent une pleine récupération physique et mentale.

La durée moyenne de sommeil pour un adulte est de 8 heures. Il est relativement stable mais peut être perturbé par des contraintes professionnelles et familiales.

Le sommeil reste propre à chacun. Il existe en effet différents profils de dormeurs, notamment les gros et les petits dormeurs. Le temps de sommeil nécessaire pour une nuit récupératrice peut alors varier entre 6 et 10h par cycle circadien.

Avec l’âge, et notamment à partir de 50 ans, la qualité et le rythme du sommeil vont évoluer. En effet, le sommeil se décompose toujours en cycles de 90 minutes, mais le sommeil lent profond va diminuer peu à peu pour laisser place à un sommeil léger. Les personnes âgées ont également tendance à connaître des éveils intra-sommeil qui augmentent en nombre et en durée, ce qui diminue le temps réel de sommeil. Ces évolutions de sommeil donnent souvent l’impression d’avoir eu une nuit non réparatrice. En réponse à cela, les seniors vont privilégier des siestes en milieu de journée, le sommeil prend alors un aspect polyphasique.

L’horloge biologique va également évoluer et devenir plus matinale. Chez certaines personnes, cette tendance est particulièrement marquée, c’est ce que l’on appelle le syndrome de l’avance de phase. Les personnes connaissant ce trouble vont se coucher très tôt et par conséquent se réveiller à l’aube.

L’insomnie est un trouble du sommeil particulièrement présent chez les personnes âgées car il touche 40% des plus de 75 ans.

Le sommeil est donc amené à évoluer considérablement au cours de la vie, mais reste toujours aussi important. Un sommeil de qualité régénère, revitalise et promet une pleine récupération physique comme mentale.                                                                                                                                                                              

 

SIMMONS, DEMAIN COMMENCE CETTE NUIT.

Publié dans: La science du sommeil