Le sommeil, votre meilleur allié

SANTÉ - Un sommeil de qualité est indispensable au bon fonctionnement du corps et de l’esprit

Le sommeil, une préoccupation de fainéants ? Pas franchement. En dix ans, les Français ont perdu 28 minutes de sommeil en moyenne par nuit. Le constat est préoccupant. Mais ce qui l’est encore plus, c’est l’altération de la qualité du sommeil. Pour être efficace, un sommeil doit en effet être récupérateur. Ce qui demande tout d’abord de ne plus négliger ce temps « off » du corps et de l’esprit. « Chacun doit dormir selon ses besoins. S’ils ne sont pas respectés, on parle alors de privations chroniques. Elles ont des conséquences physiques comme la prise de poids, mais aussi psychologiques ou neurologiques.
Les risques de dépression sont accrus, au même titre que les troubles de la concentration ou de la mémoire » alerte le Dr Marc Rey, neurologue et responsable du Centre du Sommeil AP-HM à Marseille.

La nuit, toute une activité

En effet, si le corps fonctionne au ralenti, il n’est pas pour autant inactif durant le sommeil. Certes, les muscles se relâchent, le rythme cardiaque diminue et la tension artérielle baisse. Mais l’organisme produit également de nouvelles cellules pour remplacer les cellules mortes. Autrement dit : le système immunitaire se renforce. Quant au cerveau, il assimile tout ce qui a été appris dans la journée. Il a donc besoin de ce temps de sommeil pour trier l’ensemble des informations emmagasinées. « Pendant longtemps, la société a considéré le sommeil comme une perte de temps, rappelle le Dr Marc Rey. Désormais, les études confirment l’importance du sommeil tant sur le plan fonctionnel du cerveau que sur son plan morphologique. Par exemple, des chercheurs de l’Inserm ont récemment montré que certaines régions cérébrales se développent moins bien chez les adolescents qui ont tendance à se coucher tard. ».

Réhabiliter le sommeil

A tout âge de la vie, le sommeil permet donc de récupérer. Sans lui, impossible d’attaquer une nouvelle journée dans les meilleures conditions. Cela explique sans doute le phénomène récent de réhabilitation du sommeil, à travers des initiatives comme la réorganisation du travail de nuit ou même l’ouverture de bars à sieste. Au même titre que l’a été celui de la malbouffe au début des années 2000, le sujet de la qualité du repos devient une véritable préoccupation.
A vos marques, prêts, dormez !

Rythmes, tempos, phases : la musique du sommeil

Bâillements à répétition, yeux qui piquent, paupière lourdes… Alerte, il est temps de se coucher ! S’offrir un sommeil réparateur, c’est d’abord savoir s’écouter. Oubliez les diktats des 8 heures de sommeil par nuit, ce qui compte c’est de connaître ses besoins. « On peut être couche-tôt ou couche-tard, lève-tôt ou lève-tard : il faut respecter son horloge biologique, confirme Patrick Lesage, intervenant en entreprise sur le sommeil et la vigilance. Lui imposer d’autres rythmes, c’est risquer de dégrader son sommeil. »


Un cycle de quatre étapes

Pour limiter les risques de dysfonctionnement, apprenez également à mieux comprendre votre sommeil. Une fois dans les bras de Morphée, c’est une mécanique bien précise qui se met en marche et qui se répète quatre à six fois par nuit. C’est le « cycle du sommeil ». Chaque cycle est lui-même composé de quatre phases. D’abord, l’endormissement, puis le sommeil lent léger durant lequel une lumière ou un bruit peuvent vous réveiller. Vient ensuite le sommeil lent profond. Durant cette phase de récupération intense, il est peu probable que vous ouvriez un oeil. Enfin, le sommeil paradoxal est lui plus mouvementé car propice aux rêves. 

Article publié dans le magazine 20 Minutes 

Publié dans: La science du sommeil